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Vous avez toujours rêvé d'écrire des critiques de cinéma ? Voici l'exemple à ne pas suivre...

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lundi 28 novembre 2011

Gladiator

Par Jupiter, que s’est-il passé ? Qu’est devenu notre cher Horacius ? Lui qui était si droit, si sérieux dans ce qu’il entreprenait ... Il semblerait qu’à la suite d’un tir de pistolet lors d’un laser game, une décharge électromagnétique lui aurait grillé les neurones, et par la même occasion l’aurait envoyé au Ier siècle de notre ère. Se remettant tant bien que mal des dégâts irréversibles occasionnés, moi Servius Tulius, écuyer et fidèle serviteur du généralisme Horacius Pompée, je consigne les notes prises par notre très regretté commandant, comme le fit Aristote pour Platon.


Ma tâche du jour est de relater les évènements concernant un grand homme et un ami de mon Maitre ; je parle bien sûr de Maximus Decimus Méridius, "général des armées du nord, commandant de la légion Phénix, et fidèle à [au vrai] l’ empereur Marc Aurèle". Ce qui suit est le rapport aussi précis que possible des notes que j’ai pu amassées, écrites par Horacius lui-même.
" Ce grand homme, héros de notre époque, vainqueur de maints conflits, homme de courage et de sagesse, servait Son empereur Marc Aurèle mieux que quiconque et on le disait plus proche de ce dernier que le propre fils de l’empereur : Commode. Sachant son père faiblissant, il décida de tuer son père et de se débarrasser du Général. Mon brave ami réussit à s’échapper des soldats lancés à ses trousses, mais le désespoir et la vengeance vinrent remplir son cœur lorsqu’il découvrit que sa famille avait été massacrée par les soldats du nouvel empereur. Détruit, déshonoré, il se laisse mourir lorsqu’il est récupéré, (Grâce Aux Dieux !) pour un marchand d’esclave qui va l’amener devant un laniste. La carrière de gladiateur du grand général commence alors, et la vengeance le pousse à faire toujours mieux. Son rêve : dans la Grande Arène à Rome, Le Colisée, arriver devant l’Empereur et accomplir sa vengeance,  pour lui et pour la grandeur de Rome ! "
- Je me permets ici de faire une légère digression en disant que de mémoire d’esclave que je suis, originaire des montagnes de Thrace, je n’ai rien vu de tel que cette foule de 50.000 romains applaudissant les gladiateurs dans cette arène. Quelle clameur, mes amis !!! Mais je reprends …
[…]
-Voilà pour cette histoire remarquable, première d’une longue liste. Et, attendez, … , il reste une note ici … c’est mal écrit … ah oui, ça y est, voilà ce qui est écrit :
" Ce film de Ridley Scott revisite le genre du péplum, que l’on n’avait pas vu depuis 1960, et il le fait d’une manière magistrale. Jeux d’acteurs parfaits, dialogues shakespeariens dont certaines répliques sont devenues cultes, scénario bien ficelé, mise en scène digne des plus grands films (dont il fait partie !), bande originale grandiose, composée par le génial Hans Zimmer. Gladiator a récolté pas moins de 5 oscars, dont celui de meilleur réalisateur, de la meilleure bande originale et du meilleur acteur pour Russell Crowe (Maximus). Le reste du casting regroupe Joaquim Phoenix (Commode), Oscar du meilleur second rôle, Connie Nielsen ( Lucilla), Oliver Reed, Djimon Hounsou … Dans tous les cas, je ne peux que vous recommander chaudement ce titre qui fait partie de mes préférés. "
- Bien voilà, cette fois, c’est fini. La dernière partie me parait un peu floue, je n’ai pas compris grand-chose, mais j’espère que les lecteurs de cette œuvre seront plus informés que moi.
Sur ce, à bientot, je retourne auprès de mon Maître qui a bien besoin d'un serviteur dévoué comme moi ...


Titre (Titre Original) : Gladiator (Gladiator)
Réalisateur : Ridley Scott
Année de Parution : 2000
Genre : Péplum, Aventure
Acteurs Principaux : Russell Crowe, Joaquim Phoenix, Connie Nielsen et Djimon Hounsou
Musique : Hans Zimmer
Synopsis en un phrase ® : Le général qui devint un esclave, l'esclave qui devint un gladiateur, le gladiateur qui défia un empereur.

Note de la Rédaction : 09.5/10

samedi 26 novembre 2011

La Chute Du Faucon Noir

J'ai laissé le choix du film qui va suivre à mon fidèle assistant félin. Pour lutter contre le racisme dont il fait preuve (surtout quand il vient de la gauche), il a décidé que nous allions évoquer un film sombre et obscur, voire noir tout simplement ! Voilà donc la critique de la Chute Du Faucon Noir (à ne pas confondre avec "L'Envol de la Chouette Blanche" (voir Harry Potter)).


Au vu de l'affiche on se demande bien où est ce fameux faucon ? A la rigueur je peux vous affirmer que la troisième personne en partant de la gauche dans le second hélicoptère est un vrai con, mais guère plus. En fait il s'agit d'une bête maladresse de traduction, qui consiste à tapper le titre original du film dans un traducteur en ligne …
Mais Monsieur si le méchant pas beau il l'a tapé sur un traducteur en ligne, il était consentant ? C'est donc pas un erreur ? Tu dis encore n'importe quoi Monsieur !
Je l'avais oublié cette gentille petite tête blonde, elle est mignonne hein ? (Baghera, tu téléphones à celui qu'on a engagé pour s'en débarrasser ? Cherche dans l'annuaire à Norris …).
Oui donc où en étais-je ? Excuse moi, je jette un coup d'oeil à cette fiche … Ok, mon moment de gloire sur la traduction !
Le titre original du film est en fait Black Hawk Down, qui se traduirait "à la main" par Un Black Hawk à terre. Mais qu'est ce qu'un Black Hawk si ce n'est un faucon noir ? Et bien c'est un faucon noir mais ce n'est pas un faucon noir, subtil non ? En fait le Black Hawk, tout comme le Night Hawk ou encore le Sea Hawk, est un hélicoptère américain. Sa dénomination exacte est MH60, très pratique à placer au milieu d'un repas/enterrement/devoir surveillé par exemple. Pour ma part je pense qu'ils auraient dû simplement l'appeller "Un MH60 se pète la gueule !", simple, efficace et vendeur !

Et quid de la chute ? C'est en effet une partie intéressante du film sur laquelle il faut s'appesantir (Le poids étant égal à la masse multipliée par l'accélération de la pesanteur terrestre). Et c'est là qu'intervient le mathématicien de l'équipe :
"Et oui Fred (Fred ?) aujourd'hui nous allons étudier la chute ! Qu'est ce que la chute ? Marcel (Marcel ?) lumière !
Je prend cette balle, je la lache et elle tombe, passionnant non ? Mais pourquoi fait-elle ceci ? Rien de compliqué car vous avez sûrement déjà entendu parler des 4 équations de Maxwell, de celle de Schrödinger et de la suite de Lentrevue (Voir d'ailleurs "La Suite de Lentrevue", Edition "La Science pour Personne", Loïc Lentrevue, 25 €) ? En triturant ces 6 équations, on comprend facilement qu'il y a en fait une main invisible qui la fait descendre jusqu'à cette table !"
Mais non tu dis encore n'importe quoi Monsieur avec la moustache bizarre ! T'as oublié la constante de d'intégration, en fait c'est un pied invisible qui fait descendre la balle !


Et à ce moment là Chuck Norris arriva. Quand Chuck Norris voit une petite fille blonde il se fait assommer avec une petite cuillère. C'est ce qu'on appelle un L. fact. Au moins elle s'en alla et laissa l'auteur, le mathématicien et leur courageux chat, cachés au grenier, faire leur travail.
Après cette petite introduction, évoquons plus en détail ce film. Rydley Scott nous gratifie d'un excellent film de guerre, qui a reçu le soutien de l'armée au niveau matériel. On se dit donc que ça va être un film pro-américain où l'armée est la meilleure, la plus belle et la plus forte ? On est loin d'une vision Kassovitzienne de la chose, mais le film gagne un côté réaliste et c'est pas plus mal (Les acteurs ont quand même subi un véritablement entraînement de l'armée (Sympa comme cadeau de ramper au milieu des boyaux de porc ?)).

Le film retrace une histoire vraie, et le fait sur ton assez juste. Les Somaliens ne sont pas considérés comme des moins que rien et arrivent même à être considérés comme des êtres humains à part entière, génial non ? Le film est desservi par un superbe jeu d'acteur, des effets spéciaux qui sont suffisamment discrets et bien faits pour ne pas vieillir trop vite. Au final il est vrai qu'on a bien envie de rejoindre l'armée américaine, tant l'esprit de camaraderie ("Leave No Man Behind" qu'ils disaient) y est présent, tant leur côté hyper "Professionnel" est cool. Mais Ridley laisse aussi transparaître que la guerre c'est moche et le fait bien (Interdit aux moins de 12 ans): visions de boyaux (Pas que de porc) et de pouces qui se baladent garanties. Comment évoquer ce film sans parler de Monsieur Hans Zimmer qui signe là une B.O. beaucoup moins "Classique" qu'à l'accoutumée, exit les violons et place à la guitare et aux son électroniques, sur fond de chant somalien. On citera la participation du Breton Denez Prigent, qui nous gratifie d'un "Gortoz A Ran" sublime ! (Oui pourquoi pas un chant Breton pour illustrer la corne de l'Afrique ? Y a quelques similitudes, surtout au niveau du climat !).

Titre (Titre Original): La Chute Du Faucon Noir (Black Hawk Down)
Réalisateur: Ridley Scott
Année de Parution: 2002
Genre: Guerre/Historique
Acteurs Principaux: Josh Hartnett, Ewan McGregor, Eric Bana, Orlando Bloom et Tom Sizemore
Musique: Hans Zimmer
Synopsis en un phrase ®: L'histoire d'une opération militaire qui a mal tourné en Somalie.


Note de la Rédaction: 9,5/10

Intouchables

Même si ma connaissance en film français reste assez restreinte, j’ai suffisamment d’expérience pour dire qu’ils se définissent un peu comme une fonction sinusoïdale, à savoir avec des hauts et des bas, du bon et du moins bon. Et c’est non sans etre content que l’on constate que le film français est depuis quelques années en train de remonter la pente, en nous proposant des films qui font un carton au box-office ; tout le monde se rappelle de l’immense succès de Bienvenue chez les ch’tis, mais plus récemment, les Petits Mouchoirs, The Artist ou encore Polisse ont fait beaucoup parler d’eux.

Mais le véritable succès de cette fin d’année est sans conteste Intouchables qui en quatre semaine a déjà réunis plus de 8 millions d’entrées. Comment expliquer cet engouement, ces files d’attentes pour rentrer dans des salles souvent complètes, les applaudissements en fin de projection ?
Le film n’est pas d’une originalité excessive mais offre tout simplement en moment de joie et de bien-être et on oublie bien vite les soucis quotidiens. Le ton humoristique est très bien rendu, notamment par Omar Sy, qui révèle ici de véritables dons d’acteur en plus de celui d’humoriste accompli. Le film ne cherche pas à contourner le politiquement correct à propos du handicap, qu’il soit social ou physique d’ailleurs. François Cluzet est quant à lui parfait dans son rôle de milliardaire tétraplégique, à la fois touchant et très expressif avec les mots ou les expressions de son visage.
Mais sa principale réussite reste du côté de l’humour, bien imaginé, quelque fois limite mais jamais trop lourd. Son point fort est d’utiliser une franchise déconcertante pour faire passer ces messages. La réplique « Pas de bras, pas de chocolat » est déjà un phénomène de mode ! Mais il n’en reste pas moins qu’Intouchables raconte surtout une histoire d’amitié forte entre deux personnages provenant de mondes sociaux très antinomiques, histoire d’ailleurs inspirée de faits réels.
La réalisation reste très basique mais les plans sont variés et vous croiserez aussi bien une scène de course poursuite, qu’un vol en parapente ou qu’un petit massage !
Bref, un film attachant, drôle, qui laisse à réfléchir, servi par un jeu d’acteur presque parfait, qui offre une tranche de vie, une belle histoire d’amitié ; les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano ont réussi à trouver l’équilibre entre humour et émotion et à donner une leçon d’humanité et de tolérance.
Vous l'aurez compris, de par son histoire, sa sincérité, sa joie, ses acteurs, Intouchables est une grande réussite. Alors un conseil, aller le voir si ce n’est pas déjà fait.


Titre (Titre Original) : Intouchables (Intouchables)
Réalisateurs: Olivier Nakache et Eric Toledano
Année de Parution: 2011
Genre: Comédie
Acteurs Principaux: Omar Sy, François Cluzet, Anne Le Ny, Audrey Fleurot.
Musique: Ludovico Einaudi
Synopsis en un phrase ®: L'histoire de l'amitié improbable entre un riche tétraplégique et un jeune de banlieue.


Note de la Rédaction: 09/10

dimanche 20 novembre 2011

L'Ordre et la Morale

Aujourd'hui place à un film spécial à plusieurs abords. L'Ordre et la Morale a suscité et suscite pas mal de débats. Il dépeint en effet des évènements qui datent quasiment d'hier (1988, trois ans avant la naissance de votre serviteur) et qui se sont déroulés sur une petite île, faisant partie d'un ensemble plus grand appelé Nouvelle-Calédonie. Cette île que les spots touristiques qualifient "d'île la plus proche du paradis" s'est transformée en enfer en ce début mai.


La Nouvelle-Calédonie est depuis le 24 septembre 1853 (C'est d'ailleurs un jour férié là-bas) un territoire Français. Ce n'est certes pas un département ou un territoire d'Outre-Mer, elle a un status à part, mais la langue principale y est le Français et l'on y vote pour élire le président français.
Sauf que les Kanaks, les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie n'ont jamais réellement décidé de devenir français (On est loin du référendum qui s'est fait à Mayotte). En a découlé plusieurs révoltes en 1878 (Mené par le chef Ataï), en 1917 (Mené par le chef Noël). Les kanaks cherchaient simplement à obtenir leur indépendance.

A partir de 1984 se déroule ce qu'on appelle pudiquement "Les évènements", qui ont opposé les indépendantistes aux non indépendantistes. C'est dans ce climat très dur que s'inscrit le film de Kassovitz. Lors d'une prise d'otages qui marquera à tout jamais l'histoire récente de la Nouvelle-Calédonie.

Le film est magnifique de part son histoire. Kassovitz créée une mise en scène qui se veut tout aussi bien originale (Certains plans quand les hélicoptères décollent ou atterrissent) qu'efficace (L'assaut final mêle caméra à l'épaule et bande son magistrale: Les bruits des armes ne sont pas "édulcorés" comme dans les films de guerre, ça claque de façon presque désagréable, on a du mal à saisir les dialogues dans tout ce vacarme, bref c'est une retranscription quasiment sans faute du "bordel" qui caractérise un "vrai" combat). Le film regorge de répliques magnifiques et si justes ("La vérité blesse, le mensonge tue" ou encore le discours d'Alphonse Dianou sur le capitalisme).

Mais alors pourquoi ça fait polémique si c'est si bien que ça ? Attendez ça arrive ! En premier lieu, ce film raconte une histoire relativement récente, la Calédonie n'est pas encore indépendante et le processus "d'autodétermination" est en cours. Les calédoniens (je devrais dire "nous") devront/s se/nous décider à partir de 2014. Secundo, ce film est beaucoup trop engagé pour refléter une réalité historique. Il met profondément en cause l'armée et lui oppose les "gentils kanaks" et les "gentils gendarmes". Le héros, le commandant du GIGN Philippe Legorjus, ne mérite pas le status de "super héros" qu'on pourrait lui trouver. Les kanaks n'étaient pas si gentils que ça, pas du tout prêt à se rendre et le véritable négociateur n'était pas le commandant du GIGN … (Lire interview d'un membre du GIGN ayant participé à l'opération ici et une lettre ouverte de Jean Bianconi, procureur de la République au moment des faits, ici)

Que dire de ce film alors ? S'il ne reflète pas toute la vérité historique, il a au moins le mérite de mettre en exergue le fait que les hommes politiques pensent la plupart du temps, plus à leur carrière personnelle qu'à leurs concitoyens. C'est également un film qui aura le mérite de faire découvrir ces évènements au plus grand nombre, pour leur montrer que la Nouvelle-Calédonie n'a pas toujours été un paradis. Enfin il brille par sa mise en scène, ses acteurs et l'histoire qu'il véhicule.


Titre (Titre Original): L'Ordre et la Morale (L'Ordre et la Morale)
Réalisateur: Mathieu Kassovitz
Année de Parution: 2011
Genre: Film "Historique"
Acteurs Principaux: Mathieu Kassoviz, Iabe Lapacas et Alexandre Steiger
Musique: N/A
Synopsis en un phrase ®: L'histoire de la prise d'otage de la grotte de Gossana 


Note de la Rédaction: 09/10